Le 1er octobre 2025, la Vallée des Chrétiens (Wadi al-Nasara), dans la province de Homs en Syrie, a été frappée par un nouvel acte de violence. Deux jeunes hommes chrétiens – Wissam George Mansour et Shafiq Rafiq Mansour – ont été abattus dans le village d’Anaz.
Selon des témoins, des assaillants masqués circulant à moto ont ouvert le feu avec plus de trente balles devant la mairie du village, provoquant la mort immédiate des deux victimes.
Une vallée sous tension
Ce double assassinat a provoqué une vague d’indignation dans toute la vallée. Des manifestations ont éclaté, une grève générale a paralysé la région et des routes ont été bloquées par des habitants en colère. Certains postes de contrôle des forces de sécurité ont même été incendiés.
Face à cette mobilisation, le gouvernorat de Homs a annoncé l’ouverture d’une enquête et promis de mobiliser tous les moyens pour identifier les responsables. Mais la méfiance et l’inquiétude demeurent dans une région où les violences se multiplient depuis plusieurs mois : incendies suspects en septembre 2025, enlèvements, intimidations et désormais assassinats ciblés.
Lors des funérailles des victimes à Anaz, l’évêque Basylious Mansour s’est adressé à l’assemblée en déclarant : « nous n’appellerons plus le vallée “Wadi al-Nasara / vallée des nazaréens” mais “vallée des chrétiens” ». Cette précision n’est pas qu’un détail de vocabulaire : en arabe nasārā renvoie à une étiquette historique donnée par les musulmans aux chrétiens, tandis que masīḥiyyīn souligne l’appartenance religieuse en tant que « suiveurs du Messie ». En français la nuance se perd souvent ; l’évêque a voulu recentrer l’appellation sur la foi vivante des habitants et la fierté d’être chrétien plutôt que sur une désignation historique dérangeante.
Une communauté menacée
La Vallée des Chrétiens est le berceau historique des communautés melkites et orthodoxes syriennes. Mais cette région, autrefois considérée comme un refuge, est aujourd’hui marquée par la peur.
En vingt ans, la population chrétienne en Syrie est passée de 3 millions à moins de 300 000 personnes. Chaque nouvel acte de violence ravive la crainte d’un exode forcé, qui mettrait en péril la présence millénaire du christianisme dans cette partie du monde.
À Jeunesse du Levant, nous exprimons notre solidarité fraternelle avec les habitants de la Vallée des Chrétiens et renouvelons notre engagement à défendre leur sécurité, leur dignité et leur droit de vivre en paix sur leurs terres ancestrales.
