Le 15 juillet 2025, l’église grecque-orthodoxe Saint-Michel, située dans le village d’Al-Sourah Al-Kabira au sud de la Syrie, a été profanée puis incendiée. Les faits, rapportés notamment par Greek City Times, impliquent des combattants opérant sous le contrôle du ministère syrien de la Défense. Cette attaque s’inscrit dans un climat de tension croissante dans la province de Soueïda, une région à majorité druze connue pour sa diversité religieuse et culturelle.
Derrière l’apparente banalité de la violence, c’est un symbole profond qui a été visé : celui de la liberté de conscience, du patrimoine spirituel commun et du fragile équilibre communautaire qui subsiste encore dans certaines régions du Levant. L’église Saint-Michel n’était pas qu’un lieu de prière ; elle représentait aussi la mémoire d’une communauté enracinée depuis des siècles et la possibilité d’un vivre-ensemble encore tangible, malgré les blessures de la guerre.
Jeunesse du Levant condamne cet acte avec la plus grande fermeté. Il ne peut y avoir de paix durable sans justice ni respect des minorités. Si les autorités syriennes souhaitent restaurer un minimum de légitimité, elles ne peuvent tolérer que leurs forces, ou celles qui agissent en leur nom, perpètrent de tels crimes. Laisser se développer des groupes armés composés d’anciens éléments extrémistes, au mépris de toute cohérence politique ou morale, ne peut que précipiter le pays dans de nouvelles dérives. Il est impératif qu’une enquête sérieuse soit ouverte et que les responsables de cet acte inqualifiable soient identifiés et jugés.
Plus largement, cet événement tragique rappelle combien la reconstruction du Levant passe par la défense des libertés fondamentales, au premier rang desquelles la liberté religieuse. La Syrie ne retrouvera ni sa paix ni son unité en sacrifiant ses minorités, mais bien en les protégeant, en les écoutant, en les réintégrant pleinement dans le destin commun.
Jeunesse du Levant, fidèle à sa vocation, continuera de soutenir les communautés vulnérables et de promouvoir une éducation fondée sur la paix, la dignité humaine et la reconnaissance mutuelle. Aujourd’hui plus que jamais, nous appelons chacun à se mobiliser pour défendre les droits des minorités, là où la peur cherche à diviser.
