
En mai 2025, le président américain Donald Trump a annoncé depuis Riyad la levée prochaine de toutes les sanctions économiques imposées à la Syrie. Cette déclaration, faite dans le cadre de son déplacement en Arabie saoudite, a été suivie d’une rencontre inédite avec le nouveau président syrien Ahmed al-Sharaa. Quelques jours plus tôt, le président français Emmanuel Macron a lui aussi déclaré vouloir lever les sanctions européennes à l’encontre de la Syrie, à l’issue d’une rencontre officielle avec ce nouveau dirigeant.
Ces décisions, encore inimaginables il y a quelques mois, marquent un tournant majeur pour l’avenir du peuple syrien. Revenons sur les origines de ces sanctions, leurs effets dévastateurs, et ce que cette levée pourrait signifier pour la reconstruction du pays, en particulier pour ses minorités chrétiennes.
📜 Rappel historique : quand et pourquoi la Syrie a été sanctionnée ?
Les premières sanctions internationales contre la Syrie remontent à 1979 et se sont amplifiées en 2011 en réponse à la répression violente des manifestations lors du printemps arabe. L’Union Européenne, les États-Unis et plusieurs autres pays ont imposé des mesures économiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, visant des secteurs clés comme le pétrole, la finance, les infrastructures, et les exportations.
En 2019, les sanctions américaines ont été renforcées par le Caesar Syria Civilian Protection Act, plus connu sous le nom de Loi César, du nom du photographe militaire syrien ayant fait fuiter des milliers de photos de détenus torturés. Cette loi avait pour but d’exercer une pression maximale sur le régime en interdisant toute forme de commerce, d’investissement ou d’assistance à la reconstruction, y compris par des pays tiers ou des ONG.
🔒 Un blocus qui a asphyxié la population… et non le régime
Si ces sanctions visaient officiellement à affaiblir le pouvoir en place, elles ont surtout contribué à l’effondrement économique du pays, frappant de plein fouet la population civile.
- La monnaie syrienne s’est effondrée.
- Les prix des denrées alimentaires et du carburant ont explosé.
- L’accès aux médicaments, à l’énergie, aux matériaux de construction et même à l’aide humanitaire a été fortement entravé.
Les ONG internationales ont dû faire face à d’innombrables obstacles administratifs, bancaires et logistiques pour mener à bien leurs missions, même lorsqu’il s’agissait de projets strictement humanitaires.
✝️ Des conséquences dramatiques pour les chrétiens d’Orient
Les communautés chrétiennes, déjà fragilisées par la guerre et les persécutions, ont été parmi les plus durement touchées :
- De nombreux quartiers chrétiens historiquement présents à Homs, Alep ou encore Damas ont vu leurs populations fuir ou s’appauvrir drastiquement.
- Les sanctions ont empêché la restauration rapide des églises, écoles chrétiennes ou hôpitaux tenus par des congrégations religieuses.
- Le départ massif des jeunes chrétiens vers l’étranger s’est accéléré, mettant en péril la continuité de ces communautés millénaires.
🤝 Un changement de cap : Trump, Macron et al-Sharaa
Le changement de régime en Syrie à la fin de l’année 2024, avec la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir d’Ahmed al-Sharaa, ancien chef d’un groupe rebelle et désormais président élu, a ouvert une nouvelle page.
Ce dernier s’est engagé à :
- Normaliser les relations diplomatiques avec ses voisins, peut-être même avec Israël.
- Expulser les milices étrangères et lutter contre l’influence iranienne.
- Respecter les minorités religieuses et les libertés publiques.
- Ouvrir la Syrie à l’aide humanitaire et à l’investissement international.
Suite à ces engagements, Donald Trump a annoncé à Riyad la levée des sanctions américaines.
🌱 Ce que cela change concrètement pour la Syrie
Si les annonces doivent encore être traduites en actes concrets par les institutions et le Congrès américain, plusieurs implications positives se dessinent déjà :
- Relance de l’économie : les importations de matériaux, de carburant et de biens essentiels vont pouvoir reprendre, stimulant l’emploi et la reconstruction.
- Développement de l’aide internationale : les ONG pourront agir avec moins de contraintes pour reconstruire les écoles, les hôpitaux, les maisons détruites.
- Espoir pour les déplacés et les réfugiés : des millions de Syriens en exil pourraient enfin envisager un retour durable dans leur pays.
- Sauvegarde du patrimoine chrétien : les Églises, les écoles chrétiennes et les œuvres sociales pourront enfin recevoir les fonds nécessaires à leur préservation.
🙌 Pourquoi c’est une très bonne nouvelle pour notre mission
À Jeunesse du Levant, nous croyons que l’avenir de la Syrie se joue dans la reconstruction, l’éducation et la dignité rendue aux familles qui ont tant souffert. La fin du blocus ouvre la possibilité d’amplifier nos projets, d’atteindre plus de bénéficiaires et de redonner espoir aux minorités oubliées, dont les chrétiens font partie.
Cette nouvelle donne internationale doit être saisie comme une opportunité pour bâtir une paix durable, une société pluraliste et inclusive, et un avenir pour les jeunes du Levant.
➡️ Soutenez nos projets en Syrie : chaque don est un acte d’espoir.
👉 jeunessedulevant.org/donner/