
Dans la nuit du 7 au 8 juin 2025, l’église syriaque orthodoxe Um al-Zennar, située dans le quartier d’Al-Hamidiyah à Homs, a été visée par une attaque armée. Cet incident, qui a endommagé la façade de l’édifice chrétien, suscite des inquiétudes quant à un possible regain de tensions sectaires dans une ville déjà marquée par les violences de la guerre civile syrienne.
Vers 1h48 du matin, le 8 juin 2025, un homme armé a ouvert le feu sur l’église Um al-Zennar, également connue sous le nom de cathédrale Notre-Dame-à-la-Ceinture, dans le quartier d’Al-Hamidiyah à Homs. Selon des témoignages relayés sur les réseaux sociaux, l’assaillant, décrit comme sunnite, possiblement un Bédouin, a ciblé la façade de l’église, endommageant la croix qui surplombe l’édifice. Aucun blessé n’a été cependant signalé.
L’archidiocèse syriaque orthodoxe de Homs, Hama et Tartous a rapidement réagi dans un communiqué, condamnant fermement cet acte qu’il qualifie de « criminel ». L’archevêché a appelé les autorités locales à identifier les responsables et à prendre des mesures pour garantir la sécurité des lieux de culte. Tout en exhortant les fidèles à faire preuve de retenue face à cette provocation, l’archidiocèse a exprimé sa crainte que cet incident ne ravive les tensions sectaires dans une région déjà fragilisée par des années de conflit.
Cet événement s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu à Homs. Depuis début décembre 2024, la ville est sous le contrôle des nouvelles autorités après que les rebelles de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) aient pris le pouvoir en renversant le gouvernement de Bachar Al-Assad dans le cadre de la guerre civile syrienne. Cette prise de contrôle a exacerbé les tensions entre les différentes communautés religieuses et ethniques de la région, rendant la situation sécuritaire précaire.
L’attaque contre l’église Um al-Zennar, un symbole inestimable pour la communauté chrétienne syriaque de Homs, a suscité une profonde indignation. Ce lieu de culte, dont l’histoire remonte à l’an 59 selon la tradition locale, est considéré comme l’un des plus anciens sites de culte chrétien en Syrie. Il abrite une relique sacrée, la ceinture de la Vierge Marie, qui attire des pèlerins de tout le pays et confère à l’église une importance spirituelle majeure. Cette relique, conservée avec révérence, fait de l’église un point d’ancrage pour l’identité chrétienne dans une ville où les chrétiens, minoritaires, ont souvent été confrontés à des persécutions. L’attaque contre un tel symbole, chargé d’histoire et de spiritualité, est perçue comme une atteinte directe à l’héritage et à la résilience de la communauté chrétienne de Homs. Les locaux ont dénoncé un acte de « vandalisme sectaire », tandis que d’autres appellent à une enquête approfondie pour éviter une escalade des violences. Les autorités locales n’ont pas encore publié de déclaration officielle concernant les circonstances exactes de l’attaque ou l’identité des assaillants.
Cet incident met en lumière la vulnérabilité des minorités religieuses en Syrie, où les chrétiens, représentant une petite partie de la population, ont souvent été ciblés lors des périodes d’instabilité. Alors que Homs tente de se reconstruire après des années de guerre, l’attaque contre ce lieu saint, à clairement pour but de pousser les chrétiens à l’exil forcé et risque de compliquer les efforts de réconciliation communautaire et de stabilisation de la région, tout en ravivant les blessures d’une communauté attachée à son patrimoine spirituel.